Sunday, May 18, 2014

Pride festival Brussels, 17.5.2014


















 (c) Anne Paq/Activestills.org, Brussels, 17.5.2014

 Around 100,000 people participated in the Brussels Pride festival, a street festival held each year that carries a message during which the LGBTQI-community (gay, lesbian, bi, transgender, queer, intersex), and the entire society all speak up with the same voice to defend the values of solidarity and equality. One of its aims is to demonstrate for equal rights and equal treatment for LGBTQI people and celebrate their culture.

Ngos and activists organized within the main parade call people to join an alternative parade:

 "join our parade of LGBTQI, feminist, anti-capitalist, anti-racist, body positive and crip organisations ; and human rights activists ! Make sure your voice gets heard and help our sparkling collective to show the enormous diversity of our identities, desires, practices, stories, projects and demands.

The Alternatieve Pride Alternative wants to repoliticize the LGBTQI discourse used by the Pride and aims at anchoring our struggles in the broader fight against all systems of oppression (sexism, racism, capitalism, etc.)."


---Français--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Environ 100 000 personnes ont participé au Festival de la Pride à Bruxelles, un festival annuel de rue  qui porte un message au cours de laquelle la communauté  LGBTQI (gay, lesbienne, bisexuelle, transsexuelle, queer, intersexe), et la société tout entière parlent tous avec la même voix pour défendre les valeurs de solidarité et d'égalité. Un de ses objectifs est de réclamer l'égalité des droits et l'égalité de traitement pour les personnes LGBTQI et de célébrer leur culture.

Des associations et des activistes LGBTQI ont appelé à participer à la pride alternative, qui était visible lors de la marche principale et revendique une re-politisation de la pride qui devient selon eux de plus en plus commercial.

L'appel était le suivant: 

"Rejoignez dans le cortège des associations LGBTQI, féministes, anti-racistes, anti-capitalistes, body-positive, handies, militantes pour les droits humains ! Venez faire entendre votre voix dans la bonne humeur avec un collectif pétillant de motivation qui souhaite porter la diversité de nos identités, de nos désirs, de nos pratiques, de nos vécus, de nos projets et de nos revendications.
Alternatieve Pride Alternative vise à repolitiser le discours LGBTQI porté à la Pride et à ancrer nos luttes dans un combat plus large contre tous les systèmes d’oppression (sexisme, racisme, capitalisme, etc.)."

 Notre collectif Alternatieve Pride Alternative souligne que de tels drames se produisent encore en Belgique, comme dans le reste du monde, même si le cadre législatif de protection des personnes LBGTQI existe. Aujourd’hui encore, nous sommes discriminé·e·s, stigmatisé·e·s et nous subissons, dans de nombreux pans de la vie sociale, des traitements différenciés, sur base de nos identités de genre, de nos orientations sexuelles et de nos corps.

Y a-t-il lieu de se réjouir ?

Bien sûr, les trois dernières décennies ont vu les conditions de vie des personnes LGBTQI en Belgique évoluer : suppression de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’OMS en 1990, développement d’un cadre législatif visant à la lutte contre les discriminations, ouverture du mariage aux couples de même sexe, évolutions sensibles vers le droit à la famille, etc.
Ces améliorations reposent sur un labeur LGBTQI collectif. Elles ont notamment eu lieu grâce à toutes celles et ceux qui ont participé depuis 1969 à des marches des fiertés organisées à travers le monde, et ce parfois au risque de leur vie.
Si Alternatieve Pride Alternative se joint à la célébration de ces acquis, nous n’en nuançons pas moins la portée et les effets, que nous pensons largement surévalués.
Alternatieve Pride Alternative : pourquoi ?
Loin de nous l’idée de vouloir minimiser les avancées en matière de droits LGBTQI ! Non : nous en prenons bonne note et remercions nos pair·e·s pour leurs engagements passés, présents et futurs. Cependant, Alternatieve Pride Alternative souligne que ces progrès législatifs, malgré leur portée universelle, n’ont pas résolu à eux seuls les problèmes auxquels sont confrontées les personnes LGBTQI en Belgique et dans le monde. Ils n’ont pas non plus permis d’assurer la sécurité et le bien-être des LGBTQI dans certains autres pays du globe.

Par conséquent, Alternatieve Pride Alternative souhaite que la célébration festive de ces acquis – se cristallisant aujourd’hui lors d’un événement annuel appelé « The Pride » – n’invisibilise pas les problèmes auxquels sont encore confrontées les personnes LGBTQI en Belgique :

· Agressions verbales, attaques physiques allant parfois jusqu’au meurtre
· Discrimination à l’emploi, dans les systèmes de formations et à l’accès au logement, dans les procédures d’adoption
· Harcèlement sur leur lieu de travail, dans la cour de récréation, sur les réseaux sociaux, dans l’espace public
· Médicalisation, pathologisation et psychiatrisation sans borne des personnes trans* et intersexes, au nom de l’hétéronorme cisgenre, menant souvent à des mutilations chirurgicales irréversibles et entraînant une détérioration de la santé mentale
· Traitements humiliants allant à l’encontre des droits humains lors des procédures de demandes d’asile et menant, la plupart du temps, au renvoi des personnes sans papiers dans leur pays d’origine, où elles risquent souvent la mort

Nos demandes adressées à « The Pride »
Nous, associations LGBTQI, féministes, anti-racistes, anti-capitalistes, body-positive, handies, et militantes pour les droits humains, nous ne nous retrouvons plus dans cette célébration qu’est devenue « The Pride ».
Parce que « célébration » rime avec « modération » ; parce que « lutte pour l’égalité » et « attraction commerciale » ne font pas forcément bon ménage ; parce que ce qui s’est gagné peut rapidement se perdre ; parce que pendant que nous ferons la fête ce 17 mai 2014 d’autres souffriront injustement.

Pour que nos revendications individuelles et collectives soient à nouveau visibles, nous, Alternatieve Pride Alternative, adressons à « The Pride » les demandes suivantes :

· Remettre les associations LGBTQI au centre de « The Pride » et de son élaboration annuelle, par exemple via le Conseil d’Administration de la Rainbow House et des autres organisations coupoles représentées dans le comité
· Octroyer une place privilégiée au début du cortège aux associations LGBTQI, afin que les partis politiques et chars commerciaux ne nous invisibilisent pas
· Mettre en avant des revendications LGBTQI dans les communications de « The Pride » en collaboration avec les associations militantes (leaflets, booklets, relations presses, etc.)
· Assurer l’indépendance de « The Pride » par rapport aux partis politiques, par exemple en n’acceptant pas leurs publicités dans les supports de communication de l’événement
· Garantir l’accès gratuit au cortège et au « Pride Village » pour toutes les associations LGBTQI ainsi que pour toutes les associations travaillant dans le secteur de la prévention VIH/sida et autres IST
· Réfléchir de façon systématique à l’accessibilité du cortège pour tou·te·s, en particulier les personnes à mobilité réduite, afin que tou·te·s les personnes LGBTQI puissent prendre part pleinement à l’événement

Enfin, Alternatieve Pride Alternative insiste sur la nécessité de repolitiser le discours de « The Pride » et d’ancrer nos luttes LGBTQI dans un combat plus large contre tous les systèmes d’oppression : sexisme, hétéropatriarcat, racisme, capitalisme, validisme, body-shaming, etc.

Parce que dépolitiser le débat, tel que le fait « The Pride » aujourd’hui, c’est aussi refuser d’envisager une plus grande solidarité entre les minorités contre les différents systèmes d’oppression qui sont interconnectés…

Ont déjà rejoint l’Alternatieve Pride Alternative : Amnesty International, le Club du 23, Fat Positivity Belgium, Garance, Genres d’à côté, Genres Pluriels, Merhaba, queerpunxbelgium, Université des Femmes.














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